Doucement le matin, pas trop vite non plus l'après-midi

C'est un billet que j'aurais pu écrire depuis longtemps, que celui-ci, en hommage à cette grand-mère née avec le XXe siècle, qui m'a initiée à l'univers de la mode (et du tricot), dont voici le visage, au tout début des années 20. Elle était alors une toute jeune mère (le bébé est mon oncle) qui avait à peine dépassé les 20 ans.

Ce billet m'a en fait curieusement été inspiré par un rêve, dont je me suis souvenue au réveil. J'y cherchais des photos de femmes de mode, en compagnie de leur petite-fille. Notamment de Diana Vreeland.

Sans doute un rêve inspiré de la réalité, puisque la petite-fille de Diana Vreeland (laquelle avait à peu de chose près l'âge de ma grand-mère et fut la papesse du Vogue américain), Lisa Immordino Vreeland, a consacré un ouvrage à son illustre grand-mère en 2012, intitulé The eye has to travel. Ouvrage que je n'ai certes pas lu mais au sujet duquel j'avais bien dû lire un article ici ou là, ce dont mon inconscient a manifestement su se souvenir.

Côté grand-mères contemporaines, j'ai immédiatement pensé à Sonia Rykiel, ici avec Lola, l'une des filles de sa fille Nathalie.

Elle est plutôt jolie, Aliette Abécassis. On n'a pas envie de lui faire de peine.

On aurait même peut-être envie de lire ses livres.

Voire de les ACHETER.

Pour ma part, j'en ai payé un, une fois.

Et je ne suis pas près de recommencer.

Pétunias géants sur robe bain de soleil de Kenzo pour Jap sur la couv' de ce numéro de ELLE du 15 mai 1972.

ELLE présente la fine fleur de la mode d'été. Flore naïve des blouses paysannes pour la campagne et les vacances (Yves Saint Laurent et Ca).

Canards et fleurettes sur le deux-pièces en coton (Sonia Rykiel) et manteau en coton et emmanhures à volants (Martine Grandval pour MG Store).

Deux fois un même coton à grandes fleurs dans deux tons différents (le tout, Kenzo).

Semis à l'ancienne sur crêpe de rayonne pour deux modèles de Saint Laurent.

Lorsque je suis allée tranquillement shopper du Sonia Rykiel for H&M Outre-Rhin, je les ai zappées, les sandales vernies.

Peut-être parce que je ne les pensais pas confortables ni très "marchables".

Peut-être parce que je n'avais pas capté qu'elles étaient en cuir et pas en vinyle.

Peut-être parce qu'elles ne correspondaient pas à mon envie du moment, tout simplement.

Après la marinière, qui lui va comme un gant (mais j'avoue, moi, la marinière, là, je commence à overdoser, dommage parce que c'est une excellente pièce mais quand même, trop c'est trop, bref) j'ai posé la combi sur du noir.

Et tant pis si on ne voit plus forcément que c'est une combi.

Incontestablement, les pièces de la collection H&M n'ont pas la qualité et les finitions des véritables produits de la griffe, mais, tout aussi incontestablement, elles dégagent un véritable esprit Rykiel.

La petite combi noire aux airs seventies m'avait tapé dans l'oeil, sur les visuels. Je me demandais en quelle matière elle avait pu être réalisée (eh oui, toujours cette obsession de l'étiquette !). Il s'agit d'un fin jersey de laine, parfait pour cette fin d'hiver.

En cabine, pas l'ombre d'un doute, elle était pour moi. Parce que concernant la robe pull rayée, pas l'ombre d'un doute non plus, elle allait retourner vite fait sur son portant. Dedans, je me sentais déguisée.

Ira, ira pas ? écrivais-je hier.

J'y suis allée. Plus pour passer un chouette moment avec une amie que je n'avais pas vue depuis (trop) longtemps que par intérêt véritable pour la collection de Sonia Rykiel.

Quoique la petite combi noire, quand même...

Longtemps j'ai cru ne pas être une femme Rykiel.

Je n'ai encore jamais acheté aucune pièce portant sa griffe.

Et pourtant, je suis sensible à son parcours, à son univers, à ses créations.

Pourquoi parler de "femme Rykiel", d'ailleurs ? Peut-être, justement, parce que la griffe me paraît véhiculer une idendité forte, aisément reconnaissable, dans laquelle je ne me projette pas particulièrement. Ce en quoi je fais peut-être bien erreur. Je m'étais déjà posé la question cet automne, lorsque la marque avait notamment fait appel à l'une de mes blogueuses préférées chargée d'interpréter "à sa sauce" quelques pièces de la collection hiver.

Pas une femme Rykiel, non mais c'est quoi, cet a priori ?